Réapprendre à célébrer nos morts

De tout temps, la mort a fait partie de la vie des vivants. De nombreux rituels et fêtes témoignent du lien avec l’autre monde dans toutes les grandes civilisations connues. Les traces de rites funéraires sont d’ailleurs les fondements du passage à la civilisation d’après la plupart des anthropologues.
Aujourd’hui, ce lien à nos morts semble parfois plus difficile à maintenir, voire gommé par une société dans laquelle la mort est devenue taboue. La manière dont l’accompagnement des morts a été gérée durant la pandémie COVID19 m’a particulièrement choquée et attristée. On dit que l’on peut juger le niveau d’évolution d’une société au regard de la manière dont elle prend soin de ses nouveaux nés et de ses morts…Il est grand temps de reprendre contact avec notre humanité la plus profonde.

L’approche de la fête d’Halloween, ou Samhain comme la nommait les celtes, me semble être une période particulièrement propice à repenser la manière dont nous voulons célébrer nos proches déjà partis, et à la manière dont nous imaginons accompagner les personnes qui nous sont chères en fin de vie, bien que cette pensée soit souvent évitée car trop douloureuse.
Alors, pourquoi ne pas raviver la joie comme premier remède?

Je vous propose ici quelques pistes très simples pour reprendre contact avec nos morts, afin de rendre nos vies plus riches et pleines de sens.

🌛 Créer des espaces temps pour laisser place aux souvenirs

La vie file à toute allure, choisir une ou plusieurs dates symboliques (date d’anniversaire du décès, date à laquelle la personne à honorer était arrivée sur terre, date d’une fête comme celle de Samhuin ou la Toussaint) peut faciliter le maintien du contact avec nos morts.
Ajouter à cette date un lieu pour se recueillir comme la tombe du/des défunts ou la maison d’un hôte défini peut petit à petit consolider une nouvelle tradition.
Ce jour-là, simplement consacrer un temps pour laisser venir à nos pensées les visages de ceux qui nous ont quittés, et célébrer leur passage sur terre, ce qu’ils aimaient, ce qui les faisaient rire, les activités qui nous permettaient de profiter de la douceur d’être ensemble. Au Mexique, les autels regorgent de nourritures et d’objets qui étaient source de joie pour les défunts commémorés. Un bel hommage à la vie.

🌛 Dessiner son arbre généalogique

Cette pratique est toujours la bienvenue, car en visualisant d’où nous venons, l’importance de nos ancêtres et de leurs héritages semble plus évident. Honorer nos lignées, même nos ancêtres que nous n’avons pas connus, c’est se souvenir de l’aspect éphémère de notre passage sur terre, mais aussi de toute la force et la puissance de la transmission.

🌛 Allumer des bougies

Allumer une bougie pour chaque personne dont nous souhaitons nous rappeler ou tout simplement honorer. Ce simple rituel existe dans de nombreuses cultures et depuis des milliers de générations.

🌛 Sortir nos vieux albums photos

Un objet comme l’album photo peut-être idéal pour nous offrir le temps pour nous connecter à ceux qui sont passés sur terre et nous ont quittés. A nouveau, les albums de nos ancêtres qui nous plongent dans un temps que nous n’avons pas connu peuvent être de magnifiques médias pour prendre conscience de toute la relativité de la vie, la mettre en perspective, et puiser de la force si nécessaire, ou entamer un travail autour des nos bagages transgénérationnels.

Célébrer nos morts, c’est finalement garder un contact fort avec la vie et lui donner du sens…

Partagez l'article

A propos de l'auteure

Persuadée que le partage authentique entre femmes est un puissant levier thérapeutique, Catherine Dutordoire souhaite accompagner les femmes et les adolescentes à oser emprunter leur chemin unique et à rayonner leur vérité.